06:53.000N 83:45.000W Le Jeudi 20 Février 2020 à 23h59 (UTC-06 h00) : DE OPUA à PANAMA
GRAND PHA
Bertrand et Marie-Helene FERCOT
Fri 21 Feb 2020 14:48
104ème jour de mer. Distance parcourue
(sur le fond) depuis OPUA: 8294 NM ( à 23h59). Distance du jour (sur le fond) de minuit à minuit: 67
NM. Éloignement en direct d’OPUA 6316 NM
(11697 km) et distance en direct de Panama : 3279 NM (516 km).
Bonjour
Vent régulier jusqu'au matin sans avoir à reprendre les
réglages. Allure entre vent de travers et largue. Voile au vent très ouverte
pour bien alimenter la voile sous le vent.
Chaque jour je revois les grands oiseaux qui avaient
squatté Grand PHA des gris et un noir et blanc . Ce matin il y en a un qui a
tenté de se poser.
Alors qu'à 07h00 la vitesse était de 4.6 kts, à 11h00
elle n'était plus que de 2,3 kts route au 63° avec un cap vrai de
47°.
Une immense masse nuageuse quasi immobile à mon Sud
parait avoir tourné le vent qui était prévu NO et non SO.
Progressivement le vent est devenu de plus en plus
arrière. Vers 16h00 j'étais à l'ordi du bord en train de chercher des
renseignements sur les guides en PDF pour la poursuite du voyage croyant être
toujours au grand largue/vent arrière bâbord amure, le cap devant mes yeux
restant inchangé.
Je vais sur le pont jeter un œil et là catastrophe, le
vent avait rapidement tourné au SE, soit vent de travers sur tribord amure,
alors que la voile bâbord était immobilisée. Résultat la voile tribord était
venu embrassée les extrémités des wishbones de la voile bâbord.
Je borde aussitôt à fond la voile tribord pour la
dégager, pensant que comme le vent n'était que de 10 kts la voile 'aurait pas
trop soufferte. Et non au niveau du premier wishbone ça a fait une longue
déchirure et au niveau de l'impact plusieurs déchires plus courtes parallèles
dues au mouvement des vagues.
J'ai exprimé au maximum ma colère envers moi-même de ne
pas avoir par prévention ouvert la voile bâbord à fond alignée entre les deux
mâts.
Puis plus serein, car ça ne sert à rien de ruminer les
conneries du passé je suis passé à l'action.
Alors qu'en Nouvelle Calédonie il s'était passé la même
chose en naviguant dans le lagon Est, nous avions pu réparer dès que le bateau a
été à l'ancre dans un mouillage bien abrité. Ici ce n'est pas le cas, donc j'ai
réduit de deux panneaux pour que la partie déchirée ne travaille plus en ferlant
bien la voile avec les garcette de ris.
Je ne pourrai bien faire cette réparation que
tranquillement dans un mouillage bien abrité du vent.
Pour réparer je ne manque pas de toile à voile neuve
qu’il me reste de l’ancienne voile, seul problème je n'ai plus de boite de colle
néoprène d'avance, seulement une entamée qui ne doit plus être opérationnelle et
un tube. La technique que j'avais employée en NC était après immobilisation de
la voile sur une planche la scotcher sur une face puis sur l'autre face coller
une bande de voile neuve et ensuite revenir sur l'autre face pour y coller
également une bande de voile à la place du ruban adhésif.
Comme la nuit se rapprochait et ne voulant pas abimer
l'autre voile lorsque je dormais, j'ai finalement affalée complètement la voile
tribord pour la nuit.
A 20h00 avec la voile bâbord ouverte à 90° et un vent
arrière de 4 kts, la route fond était de 56° à 2.2 kts.
A ce moment le cargo "Xin Fei Zou" transportant des
matières dangereuses de catégorie D, 335 m x 43 m, destination CO BUN le 22
février passait dans mon sillage à 3 NM.
Au point de minuit le vent arrière était quasiment nul,
faisant 1/2 nœud vers le N-NE.
Des éclairs entre nuages illuminent le ciel de temps en
temps.
Pour les jours à venir je ne fais pas trop de pronostics
avec ces dépressions ou hautes pressions relatives qui modifient le vent
prévu.
La zone de convergence inter-tropicale ( zone de basse
pression thermique) dans laquelle je suis depuis plusieurs semaines est immense
comparée à celle de l'Atlantique.
A bientôt
Bertrand
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